En détail, le 8 mars avec des cheffes de grandes entreprises

 

14 mars 2023 - Premières en affaires a réuni la semaine dernière une dizaine de cheffes d’entreprises listées au 4e Palmarès des entreprises au féminin à l’hôtel Germain, le temps d’un déjeuner animé par Marine Thomas, rédactrice en chef du journal Les Affaires.

Marine Thomas le souligne: en 2023, les chef.f.e.s d’entreprises composent avec ne complexité de facteurs. Elles gagnent à s’appuyer sur leur réseau. Catherine Samson, directrice principale, communications et rayonnement Québec à la CDPQ, partage est du même avis. « Avoir des gens sur qui on peut compter, avoir accès à de l’expertise, ça fait en sorte qu’on peut accélérer la croissance de notre entreprise », assure-t-elle.

Un dénominateur commun

Sans surprise, la question de la main-d’œuvre est prépondérante sur le tableau de bord des dirigeantes.

« Depuis trois ans, on connaît unecroissance très rapide. On travaille  avec 200 fournisseurs de services. Les solutions technologiques sont capitales » - Josée Dufour, Axiomatech

Marie-Pier Germain, des hôtels Germain, a rappelé que l’entreprise familiale a dû se départir de 80 % de ses 1 500 employés en mars 2020. « Rebâtir notre équipe a été difficile », avoue celle qui constate qu’il n’existe pas de solution miracle. L’agence publicitaire Cartier peine aussi à recruter dans une industrie où le taux de roulement à l’entrée est de 77 %. « Je pense que des gens sont disparus pendant la pandémie, lance en riant l’associée Audrée Couture, vice-présidente, service-conseil. Pour une entreprise qui vend du jus de cerveau, les talents sont essentiels. » Le problème est encore plus criant en région. Portes Lambton, en Estrie, en sait quelque chose. La compagnie rivalise d’imagination pour attirer et retenir les talents.

« Avec le télétravail, l’intégration et l’innovation sont des défis. Le mentorat est aussi à revoir, » analyse Renée Sauriol, vice-présidente, marketing et communications, WSP. L’entreprise compte 65 000 employés dans le monde.

Culture d’entreprise

Qu’elles soient en croissance ou déjà bien établies, les compagnies mettent un point d’honneur à préserver leur culture d’entreprise. Chez WSP, Renée Sauriol, vice-présidente, marketing et communications, tente de le faire même si la firme compte aujourd’hui 65 000 employés dans le monde. « Avec le télétravail, l’intégration et l’innovation sont des défis. Le mentorat est aussi à revoir. »

Rachel, l’entreprise qui s’est fait connaître avec ses bas collants, a rejoint un groupe de prêt-à-porter l’an dernier. La cofondatrice Mélanie Heyberger veille à ce que le changement n’affecte pas le bien-être des employés.

À la tête d’Andy Corp, une entreprise dont le chiffre d’affaires dépasse 50 millions de dollars, Andreea Crissan a dû faire sa place tandis qu’elle succédait à son père. « Mon défi principal a été de rebâtir les équipes en les amenant dans une nouvelle direction, et de trouver le juste milieu entre les gens qui étaient là depuis longtemps et les nouvelles recrues. » 

Le transfert des connaissances préoccupe les entrepreneures. C’est pour cette raison que STGM a lancé un campus de formation. « On a de jeunes associés et le transfert générationnel n’est pas simple, surtout à distance. Le campus STGM nous permet de former notre monde avec des experts », explique Dominique Saint-Gelais, associée principale du bureau d’architecture.

Dans le rétroviseur

Le groupe Axiomatech, spécialisé en solutions de bâtiment, est notamment mûr pour une transformation numérique. « Depuis trois ans, on connaît une croissance très rapide. On compte 15 employés et 200 fournisseurs de services. C’est pour ça que les solutions technologiques sont extrêmement importantes pour nous », dit sa présidente Josée Dufour.

Jennie Coleman, vise la conquête du marché des bananes équitables avec Équifruit. L’entreprise fait partie des moyennes entreprises au Palmarès. Elle espère changer les mentalités. « Il faut que la banane équitable soit dans le panier d’épicerie hebdomadaire. »

Taux de roulement élevé, transition numérique, approvisionnement : voilà ce qui est dans le rétroviseur de ces cheffes d’entreprises.

 

Le déjeuner s’est tenu à l’Hôtel Germain du centre-ville de Montréal. Cette rencontre a été financée par la CDPQ. Photos de Josée Lecompte.

 
Émilie Laperrière