Andrée-Lise Méthot est engagée pour l’avancement des technologies vertes

Mardi 1er Décembre 2020

Andrée-Lise Méthot est l’une des personnalités d’affaires québécoises les plus engagées pour l’avancement des technologies vertes. Elle dirige aujourd’hui Cycle Capital Management une plateforme d’investissement implantée à travers le Canada. Voici son analyse des réalités qui ont marqué notre quotidien au cours des derniers mois.  

Entrevue de Marie Grégoire
Texte de Christine Charest


 

Comment s’est vécu le moment de confinement ? Comment l’équipe a-t-elle apprivoisé le nouveau quotidien?

Quand on a fermé le bureau, on a mis à la disposition des employés les masques que mon collègue basé en Chine nous avait envoyés quelques mois plus tôt, et du désinfectant biologique. On ne se doutait pas à ce moment-là de l’ampleur que ça prendrait, ni du fait qu’on aurait peut-être une éventuelle troisième vague.

Technologiquement, nous étions prêts. On avait déjà en place une panoplie de technologies, incluant des technologies assez robustes en cybersécurité pour transiger à distance, se parler ou faire de la revue dirigeante. 

Ce qui est difficile, ce n’est pas spécifique à notre secteur c’est l’intangible : les petites choses qu’on se dit dans le corridor, le plaisir, les occasions où nous étions ensemble. La petite chose qu’on ne veut pas écrire. 

Au niveau de la culture de l’entreprise, il y a quelque chose qui s’échappe. Certains disent qu’ils pourraient travailler toute leur vie à distance. Je ne pense pas qu’on peut vivre à distance indéfiniment. On n’a pas besoin d’être toujours ensemble, mais on a des choses à faire ensemble, on a du plaisir à avoir.

« Je ne pense pas qu’on peut vivre à distance indéfiniment. On n’a pas besoin d’être toujours ensemble, mais on a des choses à faire ensemble, on a du plaisir à avoir. » - Andrée-Lise Méthot


Un sondage Crop a révélé récemment que 56 % des gens disent se sentir affectés par la situation actuelle. Que faites-vous justement pour aller chercher cet intangible-là? Pour aller reconnaître les gens?

On parle individuellement à tout le monde. On se partage l’équipe pour y parvenir. On souligne aussi chaque bon coup à l’ensemble de l’équipe et devant tout le monde.

On a aussi décidé que pendant nos interactions, on allait s’informer sincèrement de l’état de chaque personne sans en faire une formule de politesse insignifiante.  On s’est mis en mode accueil et non en mode représentation. On accorde aussi de l’importance aux enfants. Je crois qu’on efface trop souvent leur présence de l’équation dans nos milieux de travail alors que c’est impossible dans le contexte actuel. Aujourd’hui, les enfants sont présents plus que jamais et de notre côté, on a rencontré la relève cet été. 

On a aussi organisé une rencontre pendant l’été avec la distanciation. Ça a été particulièrement touchant de voir deux employés qui ne s’étaient pas vus depuis longtemps se faire un « high-five » au désinfectant pour célébrer une réussite.  

On a beau s’écrire, on a beau se dire des choses, être proche amène une gratification unique dans la culture de l’entreprise.

En mettant à la disposition des employés un horaire, on permet à ceux qui le souhaitent de venir. On s’assure avec mon partenaire d’être présents sur les lieux. Ça nous permet de capturer une partie de cet intangible-là. Quand tu ne sors plus, tu ne vois plus personne, s’habiller pour aller travailler, c’est presque une fête. Tout le monde se met beau pour venir travailler.


« Aujourd’hui, 90% de notre portefeuille a des liquidités pour 24 mois. On a des entreprises pour lesquelles les projets se sont accélérés grâce aux investissements des gouvernements. » - Andrée-Lise Méthot


Qu’est-ce que la pandémie a révélé au sein de votre entreprise?

Depuis trois ans, on dit à nos entreprises d’avoir des liquidités pour 24 mois. On avait le sentiment profond que quelque chose allait arriver. On ne savait pas que c’était la COVID. On soupçonnait plutôt que les tensions entre les États-Unis et l’Asie pouvaient provoquer une éventuelle récession économique. C’était notre état d’esprit. 

Quand est arrivée la crise, nos tableaux de bord étaient prêts. La deuxième semaine, on avait l’état de situation, on savait qui avait besoin de liquidités. On a fait une étude très efficace avec nos PDG et nos entreprises pour aller voir dans quels programmes gouvernementaux ils pouvaient aller chercher les sommes nécessaires. 

Aujourd’hui, 90% de notre portefeuille a des liquidités pour 24 mois. On a des entreprises pour lesquelles les projets se sont accélérés grâce aux investissements des gouvernements. Les entreprises qui ne survivront pas seraient peut-être mortes tardivement.

Ce qu’on voit aujourd’hui, c’est que notre portefeuille est vraiment en santé, on a un portefeuille technologique. On a déploré des décès dans nos équipes à travers le monde. Il y a des sociétés qui moins bien géré la crise à travers le monde et ça a eu des effets sur les ressources humaines.

Ce qui nous rend très fiers, c’est qu’on a essayé d’avoir un canal encore plus ouvert avec nos investisseurs. On l’a ouvert intensivement aux deux semaines au début de la crise. On a senti chez les investisseurs que de recevoir des réponses claires, transparentes et direct était extrêmement important. Ce que j’aime, c’est qu’il n’y a plus de place pour les « games ». Il y a comme une urgence dans la volonté d’être transparent.


 
 

Vous avez aimé cet hebdo ? Vous pouvez vous abonner pour nous aider à remplir notre mission. Chaque geste compte!

 
E-PremièresMarie Grégoire